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Le profilage à la CSST

Saviez-vous que la CSST fait du profilage? En effet, depuis 2004, la CSST adopté une gestion de certains dossiers basée sur le profilage.

On entend souvent parler de profilage lors d’opérations policières par exemple, mais plusieurs organisations, dont la CSST, ont adopté cette méthode de prévision du comportement. Le profilage, c’est l’établissement d’un profil sur un aspect particulier d'une personne à partir d’indices recueillis afin de prévoir son comportement. C’est un mécanisme controversé puisqu’il peut s’apparenter au préjugé : en effet, on infère de certaines caractéristiques ou indices le comportement de quelqu’un et on agit en conséquence différemment.

La CSST a développé en 2004 son approche de gestion de ses dossiers par une segmentation basée sur sept profils de risque de chronicité (P1 à P7). Elle a alors adapté une partie importante de ses interventions selon le profil des travailleuses et des travailleurs.

Plus du tiers des dossiers de la CSST sont profilés. Pourquoi « juste le tiers »? C’est parce qu’au moment où elle reçoit les réclamations et procède à leur analyse, la majorité des dossiers sont déjà finalisés : en effet, plus de 60% des dossiers ne requièrent qu’un arrêt de travail de moins de 15 jours.

Les autres dossiers (moins de 40% des cas) sont ainsi profilés :

Cas sans risque de chronicité

  • P1- Lien d’emploi assuré (13% des cas)
  • P2- Lien d’emploi à surveiller (7% des cas)
  • P3- Assignation temporaire (14% des cas)

Cas avec risque de chronicité

  • P4- Avec lien d’emploi (2% des cas)
  • P5- Sans lien d’emploi ou avec un lien d’emploi précaire ou aucune possibilité d’emploi chez l’employeur (1% des cas)
  • P6- Aucune solution conventionnelle ne peut s’actualiser pour cause de non-collaboration (0,06% des cas)
  • P7- Cas grave (0,2%)

Ce profilage en fonction du risque de chronicité vise essentiellement à réduire les coûts. Alors que les 60% de réclamations avec arrêt de travail de moins de 15 jours génèrent 3% des coûts d’indemnisation, les cas à risque de chronicité (4 à 5% des dossiers) engendrent 75% des coûts. On peut ainsi économiser beaucoup d’argent en ciblant ce petit groupe de personnes qui coûtent le plus cher.

Donc, si vous vous retrouvez dans un profil sans risque de chronicité, la CSST vous accordera un traitement régulier (indemnisation en cas d’arrêt de travail, autorisation et paiement sans tracas des traitements et médicaments, contact ponctuel avec l’agent d’indemnisation, etc.).

Si vous êtes plutôt classé dans un profil avec risque de chronicité, vous aurez droit à un « service personnalisé » : les interventions de la CSST se feront beaucoup plus tôt, de façon plus régulière et soutenue afin de rechercher le plus rapidement possible des solutions axées d’abord et avant tout sur le retour au travail. Avant même la consolidation de votre lésion, vous serez pris en charge par une équipe spéciale composée notamment d’un agent d’indemnisation et d’un conseiller en réadaptation.

Dans ce cas, la CSST sera beaucoup plus active dans ces contacts avec vous, mais aussi avec votre médecin traitant, elle n’hésitera pas à contester l’opinion de ce dernier s’il ne « coopère » pas au goût de la CSST. Elle utilisera aussi des moyens moins conventionnels comme la vidéo-filature. Elle tentera d’accélérer le traitement du dossier et le règlement des litiges, même jusque devant la CLP.

Au fait, savez-vous ce que c’est la chronicité? C’est quelqu’un qui est en arrêt de travail pendant plus de six mois. Si ça risque d’être votre cas, vous avez le profil requis pour recevoir un « service personnalisé » de la CSST…

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Pour plus d'information sur la gestion de la chronicité à la CSST, vous pouvez consulter le texte Quand la gestion des coûts prime sur la santé et le bien-être

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